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Chère essence

Le carburant deviendra-t-il un produit de luxe? Les prix de l'essence sont en tout cas en constante hausse depuis quelques semaine, battant même des records historiques.

Selon des données publiées mardi par le ministère du Développement durable, le prix du litre de super sans plomb 95 a grimpé à 1,5787 euro en fin de semaine dernière. Celui du super sans plomb 98 (dont les ventes sont très inférieures au SP95) s'est élevé à 1,6184 euro.
Tous deux dépassent ainsi leurs records antérieurs établis seulement une semaine plus tôt (1,5640 EUR/l et 1,6022 EUR/l).
Le gazole a quant à lui progressé à 1,4180 euro le litre, vendredi, contre 1,3960 la semaine précédente. Mais il reste en dessous de son plus haut de l'année (1,4240 euro le 13 janvier), et de son record historique du printemps 2008 (1,4541 euro).
Ces prix de vente sont des moyennes nationales calculées par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à partir de données fournies par les stations-services.

Depuis la fin 2011, les prix de l'essence caracolent de record en record en France, sous le double effet des tensions géopolitiques (Iran, Nigeria...), qui maintiennent les cours du pétrole brut à des niveaux très élevés, et de l'affaiblissement de l'euro par rapport au dollar, qui amplifie le coût de l'or noir une fois sa valeur convertie dans la monnaie unique.
Cette flambée a déjà fait des vagues en pleine campagne présidentielle. Le candidat socialiste, François Hollande, a proposé le mois dernier un "blocage temporaire du prix de l'essence", accompagné d'une restauration de la TIPP flottante. La majorité a balayé l'idée de telles mesures, qualifiées de "solution du passé".

Interrogé sur RTL au sujet de cette envolée des prix à la pompe peu avant l'annonce des derniers records, le PDG de Total, Christophe de Margerie, a estimé mardi que la meilleure manière de faire baisser le prix de l'essence était d'investir pour trouver de nouveaux gisements.
"Plus il y aura de pétrole, plus les prix seront maintenus bas", a-t-il affirmé, critiquant au passage l'idée d'un blocage des prix. "Pour n'importe quel produit, ce n'est pas une bonne chose de bloquer les prix" et "c'est automatiquement le budget de l'Etat qui en souffrira", a-t-il souligné.

Selon le patron de Total, si les températures extérieures remontent, les prix pourraient refluer : "A court terme ça peut baisser, quand il fait moins froid, les prix baissent, aujourd'hui une des raisons parmi d'autres de la hausse des prix à la pompe, c'est le climat, les temps extrêmes qu'on a connus ces derniers temps", a fait valoir M. de Margerie.

Alors vivement le printemps, avec son soleil, ses petites fleurs, et son essence à un prix abordable!

R. Hingray
Publié le mercredi 15 février 2012 à 11h55

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